Le Bénin a commandité une étude sur la qualité de service des réseaux fixes et mobiles. Un an après, la restitution des résultats a fait l’objet d’un atelier le jeudi 16 mars à Cotonou.
Malgré les projets mis en œuvre pour améliorer l’accès des populations aux communications électroniques et réduire les disparités entre les zones rurales et les zones urbaines, des plaintes sont encore enregistrées. Elles font allusion à la qualité de service des communications électroniques. « La qualité de service offert par les opérateurs de téléphonie mobile aux abonnés reste perfectible malgré la fibre optique déployée par l’Etat. Ce qui constitue un frein pour les communications et la consommation des e-services déployés au profit des populations », avoue Yarou Ahmed Sacca Yerima, directeur de cabinet du Ministère du numérique et de la digitalisation.
Pour y remédier, le ministère a confié à un cabinet l’étude sur les communications électroniques au Bénin, à travers le projet intégré de transformation numérique des régions rurales (PITN2R). Mis en œuvre à l’échelle nationale, le PITN2R « a pour but de renforcer l’accès aux services à large bande de manière générale et plus spécifiquement dans les communautés rurales ciblées, et de promouvoir l’utilisation des solutions numériques pour améliorer l’efficacité de certaines chaînes de valeur telles que le riz, le maïs, les cultures maraîchères et karité et l’inclusion financière », explique Zimé Sounon Tamou, coordonnateur du projet.
Financé sur un prêt de la Banque mondiale au Bénin, le projet est reparti en trois composantes à savoir : l’extension de la connectivité numérique en milieu rural, l’inclusion financière numérique et solutions numériques pour le développement rural et la mise en œuvre du projet. L’étude technique sur la performance des réseaux fixes et mobiles est une activité de la première composante. Cette étude « représente une opportunité pour procéder à une analyse minutieuse des segments des réseaux mobiles et fixes à travers des mesures techniques et études documentaires dans le but de déceler les faiblesses qui ne permettent pas à la qualité du service d’atteindre et de conserver un niveau optimal », rassure le coordonnateur du projet.
« Réaliser un diagnostic numérique »
A l’entame des travaux, Yarou Ahmed Sacca Yerima a rappelé que le gouvernement béninois s’est engagé depuis 2016 à promouvoir un accès équitable et une meilleure qualité de service de communications électroniques à l’échelle nationale. Cela passe par la mise en œuvre de plusieurs réformes et projets d’envergure inscrits dans les programmes d’actions du gouvernement de 2016 à 2021, puis de 2021 à 2026. « Grâce au projet de déploiement de l’internet haut et très haut débit, confie le directeur de cabinet, le gouvernement a réussi le désenclavement numérique de 22 communes ou régions de notre pays et promu de façon générale l’accès à internet haut débit dans 67 communes. Ces réalisations ont permis d’améliorer la couverture numérique sur le plan national avec un impact net sur les indicateurs du secteur. »
Selon un rapport de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep), ces avancées ont induit de 2016 à 2021, une évolution quantitative sur le réseau de téléphonie mobile au Bénin, avec 4 millions d’abonnés supplémentaires au parc d’abonnés mobiles actifs. Et c’est justement parce que les services de qualité laissent encore à désirer que le projet intégré de transformation numérique des régions rurales est mis en œuvre afin « d’identifier les goulots d’étranglement de la qualité de service, de réaliser un diagnostic numérique du territoire national, d’analyser le cadre règlementaire et de proposer un plan d’optimisation », promet Yarou Ahmed Sacca Yerima.
Cio Mag