Entre janvier et juillet 2024, les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont progressé de 5,5 % pour atteindre 166,3 milliards de dollars. Cependant, la balance commerciale reste lourdement déséquilibrée au profit de Pékin, avec un excédent commercial qui se creuse, malgré les efforts pour renforcer les importations africaines.
S.T.
Depuis deux décennies, le commerce entre la Chine et l’Afrique connaît une croissance soutenue. Au cours des sept premiers mois de 2024, cet échange s’est accéléré, affichant une hausse de 5,5 % en glissement annuel pour atteindre un volume total de 166,3 milliards de dollars, selon les données publiées le 14 août par l’administration générale de la douane chinoise. Les exportations chinoises vers les pays africains se sont élevées à 97,6 milliards de dollars, représentant une part prépondérante de ce commerce bilatéral. En revanche, les importations chinoises en provenance du continent africain se sont limitées à 68,7 milliards de dollars, témoignant d’un déséquilibre persistant dans les échanges. Une grande partie des transactions entre la Chine et l’Afrique concerne les biens intermédiaires, qui représentent 68 % de la valeur totale des échanges. Ces biens, souvent transformés par des entreprises chinoises pour la production de produits finis, sont au cœur des échanges commerciaux bilatéraux. Les exportations de la Chine vers l’Afrique sont majoritairement constituées de produits finis, tels que les textiles, les machines et les produits électroniques.
En revanche, les importations africaines vers la Chine sont dominées par les matières premières, notamment le pétrole brut, le cuivre, le cobalt et le minerai de fer. Malgré les mesures prises par Pékin, telles que la suppression progressive des droits de douane sur 98 % des produits importés de 21 pays africains depuis 2022, le déséquilibre commercial entre la Chine et l’Afrique reste inchangé. L’excédent commercial en faveur de la Chine continue de croître, renforçant ainsi une dépendance africaine vis-à-vis du marché chinois pour l’exportation de matières premières. Ce déséquilibre persistant soulève des questions quant à la durabilité des relations économiques entre la Chine et l’Afrique. Alors que Pékin continue d’élargir son influence sur le continent, les pays africains cherchent des moyens de diversifier leurs économies et de réduire leur dépendance vis-à-vis des exportations de matières premières, espérant ainsi rééquilibrer les termes de cet échange commercial inégal.