A la COP29 qui s’est tenue à Bakou en Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre 2024, les pays en développement ont essayé de négocier un accord prévoyant des engagements annuels de financement de la lutte contre le changement climatique. Il est évalué à environ 1 000 milliards de dollars. Cependant, les investisseurs semblent ne pas être favorables.
Bidossessi WANOU
Lors d’un panel auquel il a pris part durant la COP29 sur le financement de la transition énergétique, Al Suwaidi, gestionnaire du fonds Alterra, plus grand fonds privé mondial pour la lutte contre le changement climatique notait que la structure a des difficultés pour trouver des opportunités d’investissement notamment en Afrique. Au fait, le fonds initié durant la COP précédente, COP 28 attend d’ici 2030, 250 milliards de dollars pour l’investissement climatique. Mais il y a que dans les pays en développement et les marchés émergents, il n’existe presque pas de projets aptes aux investissements. Et pour cause, l’instabilité politique, les régulations fluctuantes, l’absence d’infrastructures et les risques élevés liés aux financements mixtes public-privé sont mis à l’index. Selon Al Suwaidi, seulement 6,5 milliards des 30 milliards de dollars en gestion ont été engagés dans sept stratégies et ils n’ont non plus été entièrement investis.
Si les gouvernements africains ne parviennent pas à offrir des garanties financières solides, les investisseurs privés et les banques sont en proie à une certaine frilosité. Du coup, les déficits énergétiques s’érodent, ce qui accroît la dépendance aux combustibles fossiles avec tous ses impacts sur l’environnement. En Afrique, on ne cesse d’inviter les Etats à mettre en place un cadre règlementaire sans faille, ce qui n’est pas encore une réalité. L’Afrique ne profite pas encore de 2 % des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables alors qu’elle a toutes les potentialités dans ce sous-secteur. Pire, plus de 600 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité sur le continent. Le peu de bénéficiaires n’a pas accès à la qualité et devra payer assez cher en raison du manque de capitaux. Dans un tel contexte, il s’impose une refonte du système de financement du secteur des énergies notamment en Afrique, un cadre réglementaire mieux élaboré pour des projets plus attractifs à impacts réels sur les Etats et les populations. C’est à ce prix que la transition énergique connaitrait un véritable succès.