Au cours de l’année 2023, d’importants crédits bancaires ont été accordés aux agents économiques dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Dans le cadre de ces financements, le Bénin s’est illustré avec une hausse significative de (+16,0%).
Abdul Wahab ADO
Dans l’Uemoa, le Bénin est le pays dans lequel l’offre de crédit bancaire est le plus élevé. Selon le rapport 2023 sur les conditions de banque dans l’UEMOA de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), l’offre de crédit bancaire a maintenu sa tendance haussière en 2023 comparativement aux années précédentes. Ainsi, le volume de crédits mis en place s’est accru de (+16,0%). Le Bénin est l’un des pays dans lequel la hausse est significative. Il est suivi de la Côte d’Ivoire (+10,6%) et le Sénégal (+9,9%). Les raisons de cette hausse au Bénin pourraient être liées à la multitude de chantiers d’infrastructures et l’engouement des établissements financiers à financer les projets de développement.
L’offre de crédits bancaires en chute libre au Burkina Faso et au Togo
Il faut remarquer, en revanche, des baisses au Burkina (-28,2%), au Togo (-22,8%), en Guinée-Bissau (-6,3%), au Niger (-2,1%) et au Mali (-2,0%). Pour le Burkina, la baisse est expliquée par la diminution de crédits des Institutions Sans But Lucratif au service des Ménages/ISBLM (-48,1%), des ménages (-30,7%) et des sociétés non financières privées (-21,5%) destinés essentiellement à la trésorerie, selon le rapport sur les conditions de banque dans l’UEMOA en 2023 de la BCEAO. Quant au Togo, la baisse des crédits est liée à un effet de base en lien avec la hausse exceptionnelle des crédits enregistrés en 2022 tirée par des concours octroyés à un Etat de l’Union.
Le volume de crédits mis en place s’est inscrit en hausse de 1,8%, ressortant à 19.889,1 milliards en 2023, après 19.539,1 milliards en 2022. Selon le motif économique, la hausse a concerné particulièrement les prêts destinés à l’exportation (+357,9%), à l’équipement (+5,3%) et, dans une moindre mesure, les crédits à l’immobilier (+2,7%) et les facilités de trésorerie (+2,2%). En revanche, une contraction des concours destinés à la consommation (-8,8%) a été enregistrée, selon le rapport sur les conditions de banque dans l’UEMOA en 2023. Au cours de l’année 2023, la structure des crédits selon l’objet n’a pas subi de modification majeure, elle reste dominée par les crédits de trésorerie (47,9% en 2023 contre 48,0% en 2022), suivis des concours à la consommation (12,6%) en 2023 contre 14,0% en 2022) et à l’équipement (10,8% en 2023 contre 10,0% en 2022).
Selon le secteur institutionnel des bénéficiaires, le volume des concours accordés aux sociétés non financières s’est inscrit en hausse de 10,7% en 2023. En revanche, il est ressorti en baisse pour les sociétés financières (-55,2%), les Administrations publiques (-25,2%), les ISBLM (-14,6%) et les Ménages (-11,8%). La structure des crédits selon la nature du débiteur, reste prédominée par les crédits aux sociétés non financières (74,6%), qui sont suivis par les ménages avec une proportion de 18,0% des concours accordés. Les crédits aux Administrations publiques représentent 6,1% des montants accordés en 2023.
Dans le segment des crédits aux sociétés non financières, il est relevé un accroissement des concours aux sociétés non financières privées (+14,1%) tandis que ceux accordés aux sociétés non financières publiques se sont contractés (-18,1%). En outre, les entreprises non financières privées gardent une prédominance (92% en 2023 contre 89% en 2022) des crédits octroyés dans ce segment.
Les types des crédits bancaires mis en place
Dans le compartiment des crédits accordés aux ménages, la baisse des concours a principalement concerné les entreprises individuelles (-23,6%) et les particuliers (-5,9%), tandis qu’une légère hausse est notée au niveau des crédits attribués aux personnels de banque (+2,9%). Suivant la structure des crédits accordés aux ménages, les crédits aux particuliers restent prépondérants (67% en 2023 contre 63% en 2022), suivis des concours alloués aux entreprises individuelles (30% en 2023 contre 34% en 2022) et viennent en dernier lieu les concours au personnel des banques (3% en 2023 contre 2% en 2022) selon le rapport sur les conditions de banque dans l’UEMOA en 2023 de la BCEAO. Suivant la maturité, l’accroissement des crédits en 2023 est dû à la hausse des concours dans le compartiment de court terme (+6,6%) atténuée par la contraction des prêts octroyés à long terme (-13,4%) et moyen terme (-11,9%). En outre, la structure des crédits selon la durée est restée stable, dominée principalement par les concours à court terme (79% en 2023 contre 75% en 2022), suivis des concours à long terme (12% en 2023 contre 10% en 2022) et enfin ceux de moyen terme (9% en 2023 contre 15% en 2022), fait savoir le BCEAO dans son rapport.