Pour s’attaquer au chômage persistant chez ses jeunes diplômés, la Tanzanie se tourne vers la Chine. Le pays a noué un partenariat stratégique avec Pékin dans le but de moderniser et de restructurer son système de formation technique et professionnelle. Cette collaboration ambitieuse prévoit la construction de nouveaux centres de formation, l’élaboration de standards professionnels rigoureux, et l’équipement des établissements existants.
Le projet vise à aligner les formations techniques avec les compétences demandées par les entreprises locales, face à un constat alarmant : selon l’enquête 2020-2021 du Bureau national des statistiques tanzanien, 41% des jeunes diplômés restent sans emploi moins d’un an après la fin de leurs études, 19% entre un et deux ans, et 11% au-delà de deux ans.
Pour répondre à ce défi, l’approche chinoise, fondée sur l’alternance, l’équipement moderne et la coopération avec le secteur privé, est considérée comme un modèle pertinent pour le contexte tanzanien.
Pilotée par le Conseil National pour l’Enseignement et la Formation Techniques et Professionnels (NACTVET) en collaboration avec les autorités éducatives, cette initiative vise à proposer des formations plus pratiques et adaptées aux exigences du tissu productif local. Dans ce cadre, 110 normes professionnelles ont déjà été définies, jetant les bases d’un programme de formation plus pertinent et adapté au marché du travail.
Ce projet s’inscrit pleinement dans la vision 2025 de la Tanzanie, qui ambitionne une industrialisation progressive du pays. Le succès de cette stratégie dépendra de plusieurs facteurs clés : la mise en place d’un cadre réglementaire solide, un engagement fort et continu des entreprises locales, et la mobilisation de financements durables.