Dans un communiqué daté du 4 août, la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a annoncé l’octroi d’une facilité de financement de 1,35 milliard USD au profit de la raffinerie de pétrole et du complexe pétrochimique du nigérian Aliko Dangote. Ceci, à des fins de refinancement de dette.
Bidossessi WANOU
Cette facilité fait partie d’un important accord de financement syndiqué d’environ 4 milliards de dollars américains, conclu au profit de Dangote Industries Limited (DIL), plus grand conglomérat industriel d’Afrique. Afreximbank, qui a agi en tant qu’arrangeur principal mandaté pour la syndication, s’impose comme le principal contributeur parmi les banques participantes. Ce financement vise à alléger les charges opérationnelles initiales de DIL et à renforcer son bilan financier, soutenant ainsi la trajectoire de croissance continue du groupe. « La contribution d’Afreximbank à ce financement historique souligne notre vision commune d’une industrialisation de l’Afrique portée de l’intérieur. Ce refinancement renforce notre bilan et facilite l’accélération de l’approvisionnement en produits pétroliers raffinés de haute qualité à travers l’Afrique », s’est félicité Aliko Dangote, PDG de DIL dans un communiqué.
Avec une capacité de 650 000 barils par jour, la raffinerie Dangote est la plus grande raffinerie à train unique au monde. Cependant, elle faisait face à un endettement massif, une rentabilité encore incertaine et des tensions financières persistantes. En février 2025, l’agence Fitch Ratings avait d’ailleurs décidé de retirer toutes ses évaluations du conglomérat nigérian « pour des raisons commerciales », après l’avoir placé sous surveillance négative. Retrait intervenu alors que DIL devait honorer des engagements financiers de 2 milliards USD en dette syndiquée senior et 1,65 milliard USD de prêts intra-groupe remboursables à tout moment. Le nouveau financement syndiqué, arrangé par Afreximbank, devrait donc permettre à DIL d’éviter une crise de liquidités et de restaurer la confiance des marchés. Pour Benedict Oramah, président d’Afreximbank, « Avec cet accord historique, nous démontrons une fois de plus que le développement de l’Afrique ne peut être financé de manière significative que de l’intérieur. Ce n’est qu’en ouvrant la voie que les institutions africaines peuvent aussi inspirer d’autres à suivre leurs traces ».