Au Nigeria, des manifestations contre la cherté de la vie s’intensifient depuis le 1er août dans plusieurs villes du pays. Les forces de l’ordre et de sécurité publique sont obligées de faire usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
En effet, le pays traverse depuis l’arrivée du président Bola Tinubu une grave crise économique à cause des réformes impopulaires mises en place par son administration. Selon les dernières informations, l’inflation des denrées alimentaires dépasse les 40 % au Nigeria et le prix de l’essence a triplé de façon drastique.
Dans le nord du pays, plus précisément à Kano, des manifestants ont tenté d’allumer des feux devant le bureau du gouverneur de l’État de la deuxième plus grande ville du pays. La police a aussitôt riposté en tirant en l’air et en utilisant également des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, comme l’a indiqué le correspondant de l’AFP au Nigeria. Les manifestants ont dans la foulée saccagé et incendié un bâtiment de la commission des communications du Nigeria, près du bureau du gouverneur. Au total, 13 personnes ont été arrêtées dans des zones de pillages et d’incendies volontaires à Kano.
À Abuja, où se sont rassemblées des centaines de personnes, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et installé des barbelés pour empêcher l’accès au parc Eagle Square.
Les manifestants du mouvement « Mettre fin à la mauvaise gouvernance au Nigeria » demandent à l’administration Tinubu de revoir certaines réformes, comme la suspension de la subvention aux carburants, et de mettre fin à la souffrance et à la faim. « La faim m’a poussé à manifester », a déclaré Asamau Peace Adams, devant le stade national d’Abuja.
À Lagos, capitale économique du pays, des milliers de manifestants qui ont défilé pacifiquement scandaient en langue locale « Tinubu Ole », ce qui signifie « Tinubu voleur » en Yoruba, l’une des principales langues du pays. Un peu partout dans les grandes villes du pays, les manifestants ont suivi le mot d’ordre des organisateurs de ces manifestations de lutte contre la cherté de la vie, et ce, malgré les restrictions visant à limiter les rassemblements sur les parcs nationaux et sur l’esplanade des stades.
Ange Aristide BYLL