Le Tchad cherche à donner un nouveau souffle à son paysage audiovisuel en s’appuyant sur l’expertise égyptienne. Alors que la télévision nationale peine à rivaliser avec les grandes chaînes internationales, le gouvernement entend moderniser ses contenus et renforcer les compétences de ses professionnels.
À l’issue d’une visite au siège de la radio-télévision égyptienne Maspero, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Gassim Cherif Mahamat, a annoncé un partenariat stratégique avec l’Égypte. Objectif : former journalistes, techniciens et agents issus du ministère de la Communication, de l’ONAMA et de l’ATPE dans des domaines clés tels que le journalisme, la rédaction, le montage et la présentation télévisée.
Cette coopération vise à enrichir la grille de Télé Tchad et à répondre aux attentes d’un public en quête de divertissement et de contenus renouvelés. « Nos concitoyens ont un besoin réel de diversité et d’expérience nouvelle », a souligné le ministre.
Mais la tâche s’annonce ardue. Avec 137 organes de presse recensés par la HAMA en 2022, le secteur reste fragmenté et sous-financé. Télé Tchad, dont le budget de production plafonnait à 800 millions FCFA en 2023, est contrainte de rediffuser près de 20 % de ses programmes.
La concurrence internationale accentue ces difficultés : à N’Djamena, RFI capte près de 90 % d’audience hebdomadaire parmi les cadres, tandis que France 24 attire plus de 74 % de ce même public, selon l’étude Africascope 2021. Pour espérer regagner du terrain, la télévision nationale devra non seulement se moderniser, mais aussi convaincre un public habitué à des standards éditoriaux élevés.
