Pensé il y a plusieurs années pour faciliter la transition énergétique, le marché régional de l’énergie retient, depuis le lundi 20 mars 2023 à Freetown, en Sierra Léone l’attention du Parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). A ce rendez-vous délocalisé il est question de bilan.
S.T.
A l’instar de la communauté internationale qui se mobilise pour une transition énergétique juste et durable, les Parlementaires de la Cedeao se préoccupe du sort des Etats de la zone ouest-africaine. En témoigne la réunion délocalisée d’une des commissions mixtes du parlement en Sierra Léone. Placée sous le thème « Construire le marché régional de l’énergie pour une transition énergétique juste», cette rencontre présidée par le vice-président de la Sierra Leone, Dr Mohamed Juldeh Jalloh, en présence du président du parlement de la CEDEAO, Sidie Mohamed Tunis et de plusieurs personnalités, se veut d’édifier les parlementaires sur l’état d’avancement du marché régional de l’électricité et plusieurs autres préoccupations relatives. Mieux, il s’agit de les éclairer sur la mobilisation et la sécurisation des financements liés à ce projet, l’environnement institutionnel et juridique approprié au développement du secteur de l’électricité, la sécurisation des échanges transfrontaliers d’électricité ainsi que le développement et l’intégration des énergies renouvelables dans ledit projet. A l’ouverture des travaux, le président du Parlement de la CEDEAO, Sidie Mohamed Tunis a fait remarquer que « la question d’une énergie de transition est au cœur de nos économies et de nos productivités », avant de relever, qu’« aucun État ne peut fournir à lui seul des solutions durables à ces défis, d’où la nécessité d’un effort concerté ». D’où, selon le président du parlement, la mise en place dans la sous-région du « Pool énergétique ouest-africain pour créer un système d’interconnexion des réseaux électriques visant à permettre une meilleure répartition de l’énergie en vue de compenser le déficit de production des États membres ».
La présente rencontre, a-t-il poursuivi, posera donc « les bases pour une meilleure compréhension des politiques et des programmes mis en œuvre pour assurer l’accès à une alimentation fiable, durable et des services énergétiques modernes à un coût abordable pour tous », car, selon toujours le président Sidie Tunis, « l’accès à l’électricité a le potentiel de faciliter la réalisation des ODD7 sur l’électrification universelle ».
« Nous convenons tous que l’accès à l’électricité est un facteur essentiel pour le développement économique et social. Aujourd’hui, l’électricité est utilisée pour des besoins primaires tels que la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire », a soutenu le président du parlement de la CEDEAO pour qui « il est donc juste de penser que l’accès à une électricité fiable, durable et abordable est essentiel pour réduire la pauvreté et améliorer le niveau de vie de tous ».
Malgré la révolution électrique…
Pour les Parlementaires, plus de deux siècles après la révolution électrique, 1 milliard de personnes sur les 8 que compte le monde n’a toujours pas accès à l’électricité, dont 600 millions de personnes en Afrique. « Rien que dans notre région d’Afrique de l’ouest, 200 millions de personnes sont encore privées d’accès à l’électricité, soit la moitié de nos concitoyens », indique-t-on.
La présente réunion vient donc à point nommé pour mieux comprendre ce contraste saisissant entre l’abondance de ressources énergétiques dont regorge la région et le faible accès à l’électricité pour les populations.
Prenant la parole à cette occasion, le co-président de la commission mixte du parlement de la CEDEAO, Bida Abdrahamane Nouhoume a, quant à lui, estimé que « la précarité énergétique nous interpelle tous, et nous incite, quelle que soit notre position, à rechercher les voies et moyens de parvenir à une transition énergétique réussie en vue d’améliorer l’accès à l’énergie pour nos populations », car, a-t-il souligné, « notre région a un très vaste potentiel énergétique ». Pour pallier donc à ce contraste, le député Bida a préconisé une « promotion et le développement d’infrastructures de production et de transport d’énergie électrique ainsi que la coordination des échanges d’énergie électrique entre les États membres de la CEDEAO ».
C’est dans ce but que le co-président de la commission mixte du parlement de la CEDEAO a martelé : « plusieurs institutions spécialisées, dont le Système d’échanges d’énergie électrique ouest africain (EEEOA), et l’Autorité de régulation régionale de l’énergie de la CEDEAO (ARREC) et le Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de la CEDEAO (CEREEC) ont été créés ».
L’engagement de l’ECOFEPA pour la promotion du genre relevé
Cette réunion délocalisée a été précédée de l’ouverture d’une campagne de sensibilisation pour la promotion du genre dans l’espace communautaire à travers une représentation proportionnelle des femmes en politique sous le thème de «Intensifier les partenariats politiques entre hommes et femmes». Organisée par l’association des femmes parlementaires issues des pays membres de l’organisation régionale (ECOFEPA), la présente campagne a permis de renforcer les objectifs stratégiques de l’association en stimulant la participation des femmes et des jeunes dans la vie politique et à la prise de décision à tous les niveaux. Pour cela, l’ECOFEPA s’est engagée « à renforcer les capacités des femmes et des jeunes qui aspirent à la politique et à l’entreprenariat » tout en continuant à « agir inlassablement jusqu’à ce que l’ensemble des sous régions de la CEDEAO adopte et mette en œuvre la loi sur la parité entre homme et femme pour assurer la paix et le développement de la région ».
Pour rappel, le parlement de la CEDEAO est composé de 115 députés issus des assemblées nationales des 15 pays membres de l’espace communautaire.