Le Comité Interparlementaire (CIP) de l’Union économique et monétaire ouest africaine (CIP-Uemoa) tient depuis hier, sa 51ème session ordinaire à Niamey au Niger. Dans ce cadre, Abdoulaye DIOP, Président de la Commission a dressé le bilan sur l’évolution et le fonctionnement de l’Uemoa en 2022. On note une croissance de 5,8%, légèrement ne baisse par rapport à 2021 et un taux de mise en œuvre des réformes assorti à 75,34%.
Bidossessi WANOU
« Cet exercice annuel a permis d’évaluer la mise en œuvre de 127 textes et 63 projets et programmes communautaires. Le taux de mise en œuvre des réformes communautaires à l’échelle de l’Union est ressorti à 75,34% en 2022 contre 77.48% en 2021 soit un léger recul de 2,14 points de pourcentage entre 2021 et 2022 » a déclaré Abdoulaye DIOP Président Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) sacrifiant à aux dispositions des articles 26 et 36 du Traité en présentant le rapport sur le fonctionnement et l’évolution de l’Union au CIP. C’était à la faveur de la 51ème session ordinaire ouverte hier à Niamey au Niger. Selon le rapport présenté par le président de la commission de l’Uemoa, les économies de l’Union ont évolué en dépit de la crise internationale due au conflit russo-ukrainien qui n’a épargné aucune région du monde. Ainsi, la croissance dans l’Union s’est trouvée également impactée car, la relance amorcée en 2021 après la Covid a été contrariée. Contre 6,1% en 2021, le taux de croissance dans l’Union a chuté à 5,8%. Un léger repli dû non seulement à l’élargissement de la base d’évaluation par l’introduction de 11 nouveaux textes communautaires, mais aussi à la transmission tardive des preuves de transpositions et d’application de plusieurs textes communautaires à la Commission par les Etats membres. Le taux d’inflation annuel moyen est ressorti à 7,5% en 2022 contre 3,6% en 2021, du fait des effets de la crise russo-ukrainienne et du déficit céréalier de la campagne 2021/2022 avec la persistance de la crise sécuritaire marquée par la hausse des prix des produits et de l’énergie. Au niveau des finances publiques, le déficit budgétaire global est ressorti à 6,1% du PIB. Cependant, rien de cela ne qui ne remet pas en cause la dynamique des réformes. En ouverture à la séance, c’est au nouveau Président du CIP, Adam EFANGAL qu’est échu l’honneur de souhaiter la bienvenue aux participants à cette édition de la session du CIP-UEMOA. En saluant le résultat de 29 années d’existence de l’Union, le président du CIP a souligné nombre d’autres défis qui doivent continuer par préoccuper la Commission dans la situation actuelle. «…Même si la construction de l’édifice communautaire s’est poursuivie, des défis multiples restent encore à relever dans un contexte marqué par des crises socio-politique et économique couronné d’une situation dégradante de la sécurité dans certains de nos Etats membres. Le chemin reste certes long à parcourir, mais il nous appartient à tous, de persévérer à développer des stratégies adéquates en réponses aux difficultés qui entravent notre marche vers l’intégration » a noté le Adam EFANGAL. Il a ensuite remercier ses pairs parlementaires, membres du Comité interparlementaire de l’UEMOA pour la constante attention accordée aux actions engagées par la Commission au profit des populations de l’espace communautaire et réaffirmé la solidarité de l’Union aux Etats membres qui font face à des attaques terroristes et des trafics de tout genre depuis plusieurs années, Abdoulaye DIOP a présenté l’état de l’Union au titre de l’année 2022.
Des bonds en dépit des obstacles
En dépit des efforts, des difficultés ont été enregistrées dont les plus importantes sont, entre autres, la persistance des pressions inflationnistes en dépit des mesures prises par les Etats membres, de la COVID-19 qui freine toujours les activités économiques et grève le budget des États membres de l’Union. La survenance en 2022 de la crise russo-ukrainienne avec ses conséquences sur les économies, le ralentissement de la croissance dans les pays partenaires régionaux et internationaux et le resserrement accru des conditions monétaires au niveau international ont fragilisé les perspectives économiques des Etats membres et ont perturbé les prévisions économiques. La persistance de la crise sécuritaire dans la zone du Sahel, et les crises sociopolitiques dans certains Etats membres qui ont impacté négativement les performances économiques des Etats membres. Mais grâce au dynamisme de la Commission de l’Uemoa, des chefs d’Etat et de gouvernement, l’Union a réalisé de belles prouesses dans les différents domaines. Dans le domaine de la facilitation des échanges, le cadre de la mise en œuvre des accords internationaux, a libre circulation des personnes, des biens, des services et du droit d’établissement, l’aménagement du territoire communautaire, la coopération transfrontalière, les infrastructures et transports, la sécurité et la sûreté de l’aviation civile, le sous-secteur maritime, l’énergie, l’économie numérique, la sécurité alimentaire, l’environnement, la formation, et autres, le président de la commission a fait le point des actions engagées par la Commission de l’Uemoa et ont toutes été menées à bien, ce qui traduit la bonne dynamique au sein de l’Union. Toujours est-il que des défis demeurent et 2023 sera mis à profit pour enfoncer tout ce qui se fait déjà et relever de nouveaux défis.
2023, des perspectives heureuses
Après les résultats de 2022, 2023 devrait permettre de renforcer les efforts. A la faveur de l’amélioration des situations des crises et de la maîtrise des différents enjeux, la sous-région entend engranger d nouveaux succès à travers l’amélioration des différents ratios et agrégats macroéconomiques. Au fait, en 2023, l’activité économique au sein de l’Union poursuivrait son dynamisme avec un taux de croissance de 7,2%. Le taux d’inflation annuel moyen de l’Union est attendu à d’environ 5,5%. Le déficit budgétaire global représenterait 4,9% du PIB. Les recettes totales progresseraient de 12,7% pour représenter 18,0% du PIB tirées par l’augmentation de 15,6% des recettes fiscales. Il en résulterait un taux de pression fiscale de 14,1%. Les dépenses totales et prêts nets augmenteraient de 6,5% pour représenter 22,8% du PIB en 2023, sous l’effet de la hausse de 1,5% des dépenses courantes et de celle des dépenses d’investissement de 1,9%. Discours PCOM UEMOA Présentation rapport 2022 CIP_21 03 2023 29 L’évolution des dépenses courantes s’expliquerait par la hausse de la charge de la dette publique (+9,6%) et de la masse salariale (+9,5%), atténuée par la forte baisse des subventions et transferts (-69,7%). Le taux d’endettement de l’Union en 2023 s’afficherait à 57,7%, en augmentation de 0,8 point de pourcentage par rapport à 2022. Les échanges extérieurs des Etats membres de l’UEMOA en 2023 dégageraient un excédent de 410,8 milliards, après un déficit de 2.714,4 milliards en 2022. Selon Abdoulaye Diop, « ces résultats dépendront, principalement, de l’évolution du contexte mondial actuel avec les conséquences de la guerre en Ukraine, de l’évolution de la situation sanitaire et des efforts de recouvrement des ressources intérieures ainsi que de l’amélioration du cadre de gestion des finances publiques ». Pour 2023, la Commission entend axer ses interventions sur celles inscrites dans la feuille de route « Cadre d’Actions Prioritaires « CAP 2025 ».