De nouvelles options pour le secteur minier
Classé deuxième pays africain producteur d’uranium, le Niger profitera davantage des devises de son secteur minier. Les nouvelles réformes engagées depuis juin 2024 augurent d’un espoir rentable pour l’économie nigérienne.
Amadou Souleymane
Le secteur minier a rapporté 45,69 milliards FCFA au Trésor public du Niger en 2021, soit une hausse de 66 % en glissement annuel. C’est l’un des chiffres fournis par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), dans un rapport publié fin juin 2024. Selon les statistiques les revenus miniers de l’exploitation de ce combustible nucléaire ainsi que de la production d’or ont augmenté. Ainsi, en 2021, ces revenus ont progressé de 66 % par rapport aux 27,56 milliards FCFA (45,47 millions $) générés en 2020, selon le dernier rapport ITIE.
Selon le document, les revenus miniers publics pris en compte sont principalement la redevance minière, l’impôt sur les bénéfices, les droits de douane et autres impôts et taxes. Il faut souligner que la part des Mines dans les revenus extractifs a légèrement chuté, passant de 37,8 % en 2020 à 37,5 % en 2021. Les revenus issus des hydrocarbures qui totalisent 86,59 milliards FCFA en 2021, dominent donc toujours les revenus extractifs du Niger. En somme, les revenus extractifs ont représenté 12 % de l’ensemble des revenus de l’État en 2021, 42 % des exportations et 8 % du PIB. Les deux principaux produits miniers exportés sont l’or et l’uranium, pour un total de 493,91 milliards FCFA selon les chiffres du ministère des Mines cités dans le rapport ITIE.
Nouvelles opportunités de l’économie nigérienne
Avec son rang de deuxième pays fournisseur d’uranium pour les centrales européennes, le Niger est bien positionné dans le classement d’autres ressources minières. Vaste de 1 267 000 km, le pays dispose de l’un des sous-sols les plus riches de l’Afrique sub-saharienne, avec d’importantes réserves d’uranium dans le massif de l’Aïr, de phosphates, d’or dans le Liptako nigérien, du charbon à Anou-Araren et d’étain à El Micki. Ainsi pour permettre au pays de véritablement bénéficier de ses ressources minières, le gouvernement de Tchiani a entrepris une bactérie de réformes, depuis juillet 2023, et s’est engagé à revoir en profondeur le système d’exploitation des matières premières sur son sol par des compagnies étrangères. Au nombre des engagements, le Niger a retiré à l’entreprise française Orano le permis d’exploitation d’une grande mine d’uranium. En effet, la mine d’Imouraren, au Niger, est l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes.
Outre la Société française, le permis d’exploitation d’uranium du groupe canadien GoviEx (Govi High-Power Exploration) du gisement de Madaouéla (nord) lui a été retiré.
Selon le gouvernement le périmètre du permis d’exploitation d’uranium qui couvre une superficie de plus de 243 km2, est tombé « maintenant » dans le domaine public du Niger. Si le Niger fournit 4,7 % de la production mondiale d’uranium naturel, selon l’agence d’approvisionnement d’Euratom (Esa), les retombées sont moindres pour le pays. Noter que les réformes vont se poursuive dans les autres ressources du pays. Les phosphates, d’or dans le Liptako nigérien, du charbon à Anou-Araren et d’étain à El Micki. L’exploitation de l’uranium place le Niger au troisième rang mondial, avec 70 % des exportations du pays, derrière le Canada et l’Australie. Le secteur des mines et de l’industrie représente 10 % de la population active nigérienne et participe pour 16 % au PIB.
Les analyses indiquent que si les revenus au niveau du secteur minier ont connu un accroissement de 45,69 milliards FCFA, avec le retrait des permis d’exploitation et la révision des contrats, les retombées économiques pourront être doublées voire triplées dans les prochaines années.
Les analyses indiquent que si les revenus au niveau du secteur minier ont connu un accroissement de 45,69 milliards FCFA, avec le retrait des permis d’exploitation et la révision des contrats, les retombées économiques pourront être doublées voire triplées dans les prochaines années.