Premier partenaire financier du Niger depuis plusieurs années, la Banque mondiale met un point d’honneur sur la participation citoyenne par rapport à ses programmes de développement. Avec les Organisations de la société civile (OSC) du pays, l’institution financière a tenu, mardi 16 juillet 2024 à l’hôtel Bravia de Niamey, un Forum d’engagement destiné à faire découvrir la Banque ainsi que les possibilités de collaboration.
Sylvestre TCHOMAKOU
Engagée dans une série de projets au cours des dernières années, sans oublier plusieurs autres déjà réalisés dans divers domaines, notamment, l’agriculture, le numérique, l’éducation, la santé, etc., la Banque mondiale, pour un meilleur impact, entend dorénavant renforcer ses liens avec les Organisations de la société civile, principales voix des populations à la base. Pour ce faire, la Banque s’est ouverte à l’ensemble des OSC du pays, mardi 16 juillet 2024 à travers un Forum d’engagement et d’échanges sur ses projets au Niger. S’inscrivant dans la nouvelle dynamique de l’institution qui est de garantir la prise en compte de la voix des OSC dans les instances de prises de décision, ce Forum a été l’occasion pour la Banque de faire connaître sa mission ainsi que son portefeuille de projets au Niger ; d’échanger avec les OSC sur leur rôle dans les différentes phases des projets ; de faire connaître le mécanisme de redevabilité sociale et de clarifier leur rôle de surveillance prévu dans la mise en œuvre des projets et programmes. Au-delà, c’est aussi l’occasion pour les OSC d’exposer les priorités et actions qu’elles ont entreprises dans leur rôle de veille citoyenne au Niger et aussi d’échanger sur les prochaines étapes pour la mise en place d’une plateforme de dialogue. Dans son allocution à l’occasion, le Représentant résident de la Banque mondiale au Niger, Han Fraeters, s’est félicité de cette initiative d’échanges avec les acteurs de la société civile qui va leur permettre de comprendre les missions de l’institution d’accompagnement en faveur du développement inclusif et durable des pays membres, les projets et programmes financés au Niger et surtout de recueillir leurs avis, impressions et recommandations sur les perspectives dans le cadre des nouveaux engagements de la Banque mondiale au Niger. « Nous allons expliquer la manière dont la Banque mondiale fonctionne lorsqu’elle est sollicitée par des gouvernements qui veulent entreprendre des projets mais qui n’ont pas de financement suffisant et qui se tournent alors vers une banque pour financer leur programme comme notre institution qui est une organisation internationale qui travaille avec des fonds publics. Il est donc de notre devoir et de notre objectif de rester en contact avec toutes les parties prenantes de la société, qu’il s’agisse du secteur privé, évidemment très important, ou des différents organismes de la société civile. Cela nous permet de comprendre ce qui se passe dans le pays, de dialoguer avec les autorités, mais aussi de vous aider à jouer votre rôle dans la mise en œuvre des projets de la Banque mondiale », a expliqué le Représentant de la Banque mondiale au Niger.
S’adapter pour accompagner le développement
Le Forum a permis à des experts de la Banque mondiale, des représentants gouvernementaux et des acteurs de la société civile de discuter des questions de développement à travers des sessions plénières et des ateliers thématiques, favorisant un dialogue constructif et inclusif. Hamadou Yaye, Directeur général de la Planification et de la Programmation du développement au Ministère de l’Économie et des Finances, a rappelé le contexte difficile au Niger depuis les événements du 26 juillet 2023, notamment les sanctions économiques et financières imposées par la CEDEAO et l’UEMOA. Il a déploré la suspension des décaissements par les partenaires techniques et financiers, y compris la Banque mondiale, ce qui a mis le pays dans une situation délicate. Hamadou Yaye a souligné que les projets financés par la Banque mondiale sont avant tout des projets nationaux, financés par des prêts que le Niger devra rembourser. Profitant de l’occasion, il a insisté sur le rôle crucial des organisations de la société civile dans la mise en œuvre de ces projets, en soulignant qu’il s’agit de ressources publiques qui doivent être protégées pour garantir l’efficacité et l’efficience des interventions en faveur des populations et des intérêts du pays.
Plus de 4,24 milliards de dollars investis au Niger
Outre les questions d’engagements et de collaboration, le Forum s’est également consacré aux investissements de la Banque Mondiale au Niger. Une des plus importantes sources de financement et d’accompagnement technique des pays en développement, la Banque, à la date du 1er juillet 2024, a à son compteur, 27 projets pour un engagement total de 4,24 milliards de dollars US, dont 15 projets nationaux pour une enveloppe de 2,88 milliards de dollars US. En croissance continue depuis 2015, mais aussi en consolidation au cours des trois années, les interventions de la Banque mondiale ont besoin d’être renforcées pour augmenter le nombre total de projets, en droite ligne avec les orientations des autorités du pays, notamment dans l’Agriculture et l’Élevage, l’Eau et l’Environnement, l’Énergie, le Numérique, les Infrastructures et Transports, le Développement humain ainsi que l’appui au Secteur privé, aux efforts de stabilisation et de résilience des populations. « Au-delà du financement, la Banque mondiale prépare aussi des études analytiques et fournit de l’assistance technique », a aussi indiqué M. Garba, chargé du programme pays/Niger à la Banque mondiale. Partenariat mondial unique, composé de cinq (05) institutions distinctes mais complémentaires (BM/BIRD, IDA, IFC, MIGA, CIRDI), la Banque regroupe 189 pays avec des employés issus de plus de 170 pays et des bureaux implantés sur plus de 130 sites à travers le monde.