L’économie de l’Uemoa semble bénéficier d’un alignement favorable de plusieurs facteurs : maîtrise de l’inflation, dynamisme industriel, stabilité financière. Toutefois, cette embellie reste sujette aux chocs externes, notamment sur les matières premières.
Aké MIDA
Les fondamentaux macroéconomiques sont en voie de consolidation dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), malgré un environnement international caractérisé par la volatilité des marchés pétroliers et des matières premières. En témoignent les chiffres du Bulletin mensuel des statistiques au titre d’avril 2025 publié par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).
La publication dresse un tableau nuancé mais globalement encourageant, qui confirme les tendances observées depuis le début de l’année dans l’espace Uemoa. En effet, le taux d’inflation annuel s’est établi à 1,5 % en avril, en baisse de 0,7 point de pourcentage (pdp) par rapport au moins de mars. Il reste ainsi contenu pour le sixième mois consécutif dans la fourchette cible de 1 à 3 % fixée dans le pacte de convergence de l’Union. Cette décélération est imputable à une modération des prix des denrées alimentaires importées, dont l’indice a chuté de 16,4 % sur un an, notamment sous l’effet de la baisse du prix du riz (–28,8 %), du blé (–9,3 %) et du sucre (–2,9 %). Les composantes logement et transport ont également contribué à la détente des prix, avec respectivement des chutes de 0,4 % et 0,6 % du niveau général de leur prix.
Dynamisme industriel et monétaire
Le climat des affaires reste bien orienté dans la zone communautaire. L’indicateur y afférent s’établit à 101,2, légèrement au-dessus de sa tendance de long terme. Ce niveau reflète une confiance maintenue des chefs d’entreprise dans l’évolution de l’activité économique. La production industrielle, en glissement annuel, a progressé de 16,2 %, après une hausse de 15,1 % en mars. Le chiffre d’affaires dans les services marchands a bondi de 8,1 % tandis que les activités commerciales, bien qu’en ralentissement, ont crû de 3,5 %.
En ce qui concerne les marchés financiers régionaux, les conditions de financement se sont assouplies. Le taux moyen pondéré des adjudications de la Bceao est passé de 5,23 % en mars à 4,87 % en avril. Parallèlement, le montant moyen des financements accordés par la Banque centrale a légèrement diminué, soit de 0,9 % pour atteindre 8 344,2 milliards F Cfa.
Sur le marché interbancaire, le volume hebdomadaire moyen des opérations a reculé de 15,1 %, passant de 868,4 milliards en mars à 737,4 milliards F Cfa en avril, avec un taux moyen de référence de 5,52 %. Les taux débiteurs bancaires, hors taxes, ont légèrement baissé à 6,75 % contre 6,78 % en mars, tandis que les taux créditeurs des dépôts à terme sont descendus à 5,35 %, après 5,37 % en mars.
Malgré ce dynamisme, la diversification économique et la consolidation de la résilience financière demeurent des priorités stratégiques pour renforcer le développement communautaire.