(Le rendez-vous de Dakar 2025 se précise)
À quelques semaines de la deuxième édition du West African Sustainable Finance and Investment Forum (WASFIF), prévue au Sénégal à Dakar les 30 et 31 octobre 2025, les principaux acteurs financiers et économiques de l’UEMOA se sont réunis à Lomé pour un atelier préparatoire de trois jours. C’était le mercredi 10 septembre 2025.
Bidosssessi WANOU
Organisé après la première édition tenue à Abidjan en septembre 2023, ce rendez-vous qui participe de la consolidation de la dynamique régionale en faveur de la finance durable connaîtra une nouvelle édition. L’enjeu cette année est de renforcer le rôle du marché régional des capitaux dans le financement des économies, en développant des instruments adaptés aux priorités actuelles : infrastructures modernes, transition énergétique, résilience face aux chocs mondiaux et intégration des critères ESG. En effet, depuis son lancement en 1998, le marché financier régional a mobilisé près de 24 300 milliards FCFA, dont plus de 70 % au bénéfice des États. Le secteur privé, encore marginal, a levé environ 1 068 milliards FCFA, révélant un potentiel à exploiter. L’introduction d’outils tels que les obligations vertes, sociales et durables doit désormais élargir les sources de financement, notamment auprès de l’épargne internationale.
Selon Badanam Patoki, président de l’Autorité des Marchés Financiers de l’UEMOA (AMF-UMOA), les ateliers ont une double mission : « accompagner les porteurs de projets dans la structuration d’offres solides et bancables, et sensibiliser les investisseurs institutionnels à l’intégration des critères ESG ».
Le gouvernement togolais, représenté à l’ouverture par le conseiller financier Moyeme Baniab, a souligné l’urgence de mobiliser des ressources nouvelles face aux besoins de développement et à la contrainte de la dette publique. Le Togo, a-t-il rappelé, a déjà aligné plusieurs projets nationaux sur les standards de durabilité, notamment dans l’énergie et l’agriculture.
La présence de la Banque mondiale et d’autres partenaires techniques et financiers traduit l’intérêt croissant pour ce marché émergent.
L’atelier de Lomé se veut ainsi un préalable important. Ses conclusions orienteront les débats de Dakar, appelés à tracer la feuille de route d’une finance durable plus intégrée dans l’espace UEMOA, au service d’une croissance inclusive et résiliente.