Le secteur de l’équipement a bénéficié d’une part importante des crédits accordés par le système bancaire de l’UEMOA en 2024. Selon le rapport sur les conditions de banque publié par la BCEAO, les prêts à l’équipement ont enregistré une hausse de 43,4 % dans la mise en place des crédits.
Abdul Wahab ADO
L’équipement a bénéficié plus de crédits bancaires en 2024 comparativement aux autres secteurs. D’après le rapport sur les conditions de banque dans l’UEMOA de 2024 de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), selon le motif économique, la hausse des mises en place de crédits a concerné les prêts à l’équipement (+43,4%), les crédits à l’immobilier (+13,4%), à la consommation (+11,4%) et, dans une moindre mesure, les facilités de trésorerie (+7,8%). En revanche, une contraction des concours destinés à l’exportation (-36,1%) a été enregistrée. Au cours de l’année 2024, la structure des crédits selon l’objet n’a pas subi de modification majeure, indique la BCEAO dans son rapport. Les concours bancaires restent dominés par les crédits de trésorerie (47,7% en 2024 contre 47,9% en 2023), suivis des prêts à l’équipement (14,3% en 2024 contre 10,8% en 2023) et à la consommation (13,0% en 2024 contre 12,6% en 2023).
Selon le secteur institutionnel des bénéficiaires, le volume des concours accordés s’est inscrit en hausse dans tous les compartiments, notamment celui des ISBLM (+33,0%), des sociétés financières (+29,2%) et des Administrations publiques (+11,4%). Les crédits se sont renforcés de 8,5% en 2024 pour les ménages et 7,3% pour les sociétés non financières. La structure des prêts, selon la nature du débiteur, reste dominée par les crédits aux sociétés non financières (73,9%), suivis par les ménages avec une proportion de 18,0%. Les crédits aux Administrations publiques représentent 6,3% des montants accordés en 2024.
Prédominance de crédits aux entreprises non financières privées
L’analyse du rapport sur les conditions de banque dans l’UEMOA révèle que dans le segment des sociétés non financières, l’accroissement des concours aux sociétés non financières publiques s’établit à 26,4%, tandis que celui des prêts accordés aux sociétés non financières privées est limité à 5,6%. En outre, les concours aux entreprises non financières privées restent prédominants (91% en 2024 contre 92% en 2023).
Dans le compartiment des ménages, la hausse a concerné le personnel de banque (+39,7%), les entreprises individuelles (+12,7%) et les particuliers (+5,3%). Dans les crédits accordés aux ménages, ceux aux particuliers restent prépondérants (65% en 2024 contre 67% en 2023), suivis des concours alloués aux entreprises individuelles (31% en 2024 contre 30% en 2023) et au personnel des banques (4% en 2023 contre 3% en 2023).
Suivant la maturité, l’accroissement des crédits est localisé au niveau des concours à long terme 3 (+36,8%) et à moyen terme (+18,5%). En revanche, les concours à court terme restent dominants (75% en 2024 contre 79% en 2023), suivis de ceux à long terme (15% en 2024 contre 12% en 2023) et à moyen terme (10% en 2024 contre 9% en 2023). Selon le statut juridique du bénéficiaire, la hausse des crédits en 2024 est principalement imprimée par celle des crédits aux personnes morales (+8,6%) et physiques (+6,9%). En termes de structure, les concours aux personnes morales restent prépondérants, avec 88% du volume des mises en place, soit un accroissement d’un (1) pdp par rapport à la situation de 2023.
L’augmentation des crédits aux personnes physiques est imputable aux financements accordés aux hommes (+7,1%), la hausse des crédits alloués aux femmes étant limitée à 6,1%. Par ailleurs, les femmes n’ont bénéficié que de 18% du volume des concours distribués par les banques aux personnes physiques, soit la même proportion que celle de l’année dernière.
Pour ce qui est des personnes morales, la hausse des crédits est tirée par l’accroissement des montants accordés aux Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) (+13,5%) et, dans une moindre mesure, celui des concours aux Grandes Entreprises (+3,8%). En outre, les MPME ont capté plus de la moitié (52%) des ressources bancaires octroyées aux personnes morales en 2024 contre 49% en 2023.
L’accroissement des concours aux personnes morales est principalement imputable à l’augmentation des financements dédiés aux secteurs secondaire (+19,9%) et tertiaire (+5,5%). Par contre, les financements accordés au secteur primaire se sont repliés de 29,8%. En outre, les domaines d’activité des services restent les plus financés des secteurs de l’économie dans l’Union avec près de deux tiers (64%) des concours accordés.
L’offre de crédit bancaire dans l’UEMOA a poursuivi sa tendance haussière en 2024, comme les années précédentes. Le volume global des crédits accordés s’est accru de 8,4 %, atteignant 21 558,2 milliards de FCFA, contre 19 889,1 milliards en 2023. Les augmentations les plus significatives ont été observées en Guinée-Bissau (+205,9%), au Burkina (+29,6%), au Mali (+22,7%), au Bénin (+11,6%), au Togo (+12,0%) et, dans une moindre mesure, en Côte d’Ivoire (+3,2%) et au Sénégal (+1,7%). En revanche, les crédits mis en place ont baissé au Niger (-17,5%). Le repli au Niger est expliqué par la diminution de crédits aux sociétés non financières privées (-31,5%), destinés essentiellement à la trésorerie (-25,6%), aux Institutions Sans But Lucratif au service des Ménages/ISBLM (-17,3%) et aux Administrations publiques (-10,4%).