La Cellule Économique et Financière de la Section de Recherches de la Troisième Légion de Gendarmerie du Burkina Faso a intercepté, lundi 15 juillet 2024, une importante quantité d’argent liquide de faux billets estimés à plus de 7 milliards FCFA.
Belmondo ATIKPO
La gendarmerie du Burkina a fait une saisie record de faux-billets en cours de fabrication. Des présumés délinquants étaient en train de fabriquer de faux billets en euros et en dollars d’une valeur totale de 7 milliards de francs CFA, a annoncé lundi la Cellule économique et financière de la section de recherches de la troisième légion de gendarmerie de Ouagadougou. « Les 9 sacs de coupons de papier qu’ils ont amenés pour la reproduction allaient donner, selon leur estimation, 7 milliards de francs CFA », a indiqué à la presse ce lundi 15 juillet 2024, le commandant de la section de recherches, le lieutenant Justin Bagré. Selon lui, ces fabricants, qui ont investi environ 50 millions de francs CFA dans leur projet, comptaient écouler les billets contrefaits à travers les marchés et les banques. D’après Justin Bagré, ces malfrats, étant des professionnels formés sur le tas, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, opéraient depuis 2016 à l’aide d’une machine appelée dans leur jargon « le moulin à billets ». « Ces présumés délinquants, avec leur ‘’moulin à billets’’, confectionnaient des coupures de billets de 100 euros et de dollars pour les mettre en circulation à travers leurs victimes », a confié M. Bagré. Ce réseau, composé de quatre individus dont deux en cavale, est accusé, d’après le lieutenant, d’association de malfaiteurs, de monnayage, d’escroquerie, de blanchiment de capitaux en bande organisée et de détention illégale d’armes de guerre.
De l’avis du commandant, deux autres membres du réseau, les têtes pensantes du groupe, sont des prisonniers à la maison d’arrêt et de correction d’Ouagadougou et ils opéraient depuis cet endroit. Le mode opératoire du réseau, à entendre le commandant de la section, est pour le moins très impressionnant. Car ils utilisaient des subterfuges pour tromper la vigilance de leurs victimes et glisser les faux billets de banque. « La machine dispose de deux boîtiers, dont un pour les bons billets et l’autre pour les mauvais, de sorte que lorsque la victime vient pour la première fois, on lui sert les bons billets. Par la suite, on accuse des pannes ou même la couleur des billets pour faire davantage miser et servir des faux billets », a soutenu le lieutenant. Les présumés délinquants seront présentés dans les prochains jours au procureur pour la suite, a-t-il conclu. Au regard de l’ampleur du phénomène de faux monnayage et des infractions connexes ayant pour corollaires des enjeux économiques importants, la gendarmerie nationale recommande vivement l’usage des détecteurs de faux billets par les services et entreprises commerciales qui manipulent l’argent. Les populations sont également invitées à plus de vigilance, surtout dans ce contexte de terrorisme, et à dénoncer tout cas suspect à la Gendarmerie ou à la Police.