Frappés par des inondations, des sécheresses, des feux de forêt dévastateurs, des vagues de chaleur extrêmes et par toutes sortes de malheurs causés par le changement climatique, les pays en développement se préparent « à faire la bagarre » avec les grands pollueurs de ce monde à la prochaine COP29 pour leur demander des comptes sur le réchauffement climatique. La COP 29 aura lieu à Baku, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024. Déjà, les débats s’annoncent houleux autour du financement climatique.
Issa DA SILVA SIKITI
Si la COP28 a offert un brin d’espoir aux pays vulnérables au climat à travers le lancement du Fonds pour les pertes et dommages et un bilan mondial révélateur de la vérité, un bilan mondial qui se contente de reconnaître les défis sans apporter le soutien nécessaire pour les relever ne sert à rien, a déploré le World Resources Institute (WRI).
Le constat est amer et le spectacle est désolant en Afrique, en Amérique latine, aux Caraïbes, ainsi qu’en Asie et au Pacifique, une année après la tenue de la COP28. Des dégâts humains et matériels ont été énormes et d’autres irréversibles, au vu et au su des grands pollueurs qui continuent d’opérer comme si de rien n’était.
« Les pays vulnérables au climat sont déçus par la réponse insuffisante aux catastrophes liées au climat. Et pourtant, des études estiment que les pays en développement auront besoin de milliers de milliards de dollars de financement public et privé pour lutter contre le changement climatique d’ici 2030 », ont souligné Gabrielle Swaby, Chikondi Thangata and Kiyomi de Zoysa, dans une tribune publiée sur le site du WRI.
COP Finance
Alors que la communauté internationale prépare la COP29 de cette année, surnommée la « COP Finance », plusieurs activistes du climat ont appelé les pays développés et pollueurs à prendre des mesures concrètes pour soutenir les pays vulnérables au changement climatique.
« COP29 doit fixer un nouvel objectif ambitieux de financement climatique. Etant donné que les pays négocieront un nouvel objectif de financement climatique, remplaçant l’engagement actuel de 100 milliards de US$ par an jusqu’en 2025, les pays riches devront assumer leur responsabilité en fournissant aux pays vulnérables au climat le niveau de soutien nécessaire à la transition vers un avenir à faibles émissions et résilient au changement climatique », ont fait savoir Swaby, Thangata and de Zoysa.
« Il est particulièrement crucial que le Groupe des 20 pays, responsable de 75% des émissions mondiales, et ceux du G7, s’engage à accélérer l’ampleur et la rapidité de ses actions en soumettant des Contributions déterminées au niveau national (CDN) renforcées pour 2030, compatibles avec les trajectoires de 1,5°C et conformes aux enseignements du Bilan mondial ».
« En outre, il faut que les pays développés accélèrent les efforts d’adaptation et de financement et élaborer un plan de réponse suffisant en cas de perte ou de dommage », ont renchéri les activistes du climat de l’Allied for Climate Transformation by 2025 (ACT2025), cités par le site du WRI.