Rien qu’en Afrique subsaharienne, le marché potentiel de l’irrigation, du refroidissement et de la transformation agricole alimenté par l’énergie solaire est estimé à 11,3 milliards de US$, a révélé le World Resources Institute (WRI) la semaine dernière, appelant les banques commerciales à mettre la main à la poche pour participer à l’effort de transition énergétique à travers le continent.
Issa DA SILVA SIKITI
« Les pompes à eau solaires, une technologie PURE », « l’utilisation productive des énergies renouvelables », pourraient desservir plus de 130 millions de petits exploitants agricoles en Afrique de l’Ouest, en Afrique Centrale et en Afrique de l’Est. Dans les domaines du stockage frigorifique et de l’irrigation solaire, il existe une clientèle potentielle d’environ 7,4 millions et 5,2 millions de petits exploitants agricoles, respectivement, dans ce continent », ont indiqué trois experts du WRI, dans une tribune publiée sur le site du WRI.
Pour Anderson Ngowa, Xixi Chen et Benson Ireri, il ne s’agit là que d’un exemple de PURE, une approche innovante qui vise à déployer les énergies renouvelables dans les communautés rurales où elles peuvent directement soutenir leur développement économique.
« L’objectif est de déclencher un cercle vertueux, dans lequel l’accès aux technologies renouvelables augmente les revenus et le bien-être locaux tout en stimulant simultanément une demande accrue d’électricité propre », ont-ils expliqué.
Cependant, ont déploré ces spécialistes des énergies renouvelables, le problème est que, puisque PURE fonctionne au niveau des appareils ou des équipements, sa croissance dépend de la capacité des utilisateurs finaux à se permettre cette technologie. « Or, la plupart d’entre eux ne le peuvent pas. Actuellement, 90% des agriculteurs d’Afrique subsaharienne qui pourraient bénéficier de pompes à eau solaires ne peuvent pas se les permettre en raison des coûts initiaux élevés ou d’un accès limité au financement. En conséquence, seulement 6% environ du marché potentiel de PURE est financièrement viable à l’heure actuelle ».
Dans le même temps, les solutions PURE – et les solutions d’énergie propre en Afrique de manière plus générale – ont reçu peu d’investissements extérieurs.
Intervention bancaire
Les trois experts lancent un appel solennel aux banques locales de fournir une assistance urgente en libérant les capitaux privés, afin de développer la technologie PURE. « La technologie PURE est un concept relativement nouveau, en particulier pour les investisseurs, et la plupart des financements à ce jour ont été du côté de l’offre. Certaines banques ont créé des départements d’énergie renouvelable dédiés exclusivement au financement des fabricants et des distributeurs d’équipements d’énergie renouvelable. Mais les prêts aux utilisateurs finaux des technologies PURE, en particulier les petits exploitants agricoles, sont à la traîne ».