Confronté aux impacts du changement climatique, le Niger reçoit le soutien des institutions de Bretton Woods. Vendredi 28 juin 2024, la Banque mondiale a approuvé au profit du pays, un financement de 350 millions de dollars, soit près de 214 milliards de FCFA. Objectif : soutenir les secteurs de l’agriculture et de l’élevage au Niger.
S.T.
Avec une population estimée à plus de 20 millions d’habitants en 2022, le Niger, soutenu par la Banque mondiale, s’engage sur les 12 prochaines années dans une démarche accélérée de développement socioéconomique, en particulier dans le domaine de la sécurité alimentaire. Dans cette optique, l’institution financière internationale a annoncé un soutien de 350 millions de dollars, soit plus de 200 milliards de FCFA, destiné à améliorer la productivité dans des secteurs clés tels que l’agriculture, l’élevage, la santé, l’énergie et la protection sociale. Ce financement vise à améliorer la qualité de vie des Nigériens et à renforcer leur résilience face aux défis climatiques. Le Projet de modernisation de l’élevage et de l’agriculture (LAMP) bénéficiera d’une enveloppe de l’Association internationale de développement (IDA) pouvant atteindre un milliard de dollars, répartie sur 12 ans et en trois phases. La phase initiale, prévue jusqu’en 2029, représente un investissement de 350 millions de dollars. Ce projet s’orientera vers des technologies et innovations climato-intelligentes, des systèmes d’irrigation et des pratiques agricoles et pastorales améliorées. L’agriculture, qui contribue à près de 40 % du PIB du Niger et emploie plus de 80 % de la population, dépend en grande partie des précipitations. Cependant, les changements climatiques affectent gravement ce secteur, avec des précipitations moins prévisibles, des températures en hausse et des phénomènes tels que la désertification et les sécheresses récurrentes. Actuellement, plus de 3,4 millions de Nigériens sont confrontés à une insécurité alimentaire aiguë. Han Fraeters, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Niger, a déclaré : « La réduction de la dépendance à l’agriculture pluviale de subsistance est un impératif de développement urgent. Heureusement, le potentiel d’irrigation du Niger est très important, ce qui permet d’assurer la sécurité alimentaire de la population. Ce programme permettra d’améliorer sensiblement la productivité agricole et animale ».
Jeunes, femmes et filles comme priorité
La phase 1 du Projet LAMP vise à accroître les rendements des principales cultures et le volume des produits agricoles et d’élevage commercialisés. Le projet ambitionne également de renforcer la résilience climatique de 1,5 million de personnes, incluant 500 000 jeunes et près de 700 000 femmes et filles. À terme, 5 millions de personnes devraient voir leur sécurité alimentaire et nutritionnelle améliorée, et 3 millions d’entre elles devraient renforcer leur résilience face aux risques climatiques. Au 15 mars 2023, la Banque mondiale finançait 35 projets au Niger pour un montant total de 4,7 milliards de dollars. Ces projets couvrent divers secteurs, notamment l’eau et l’assainissement, l’énergie, l’agriculture, la santé et la gouvernance.
L’Association internationale de développement (IDA), branche de la Banque mondiale dédiée aux nations les plus défavorisées, a été créée en 1960. Elle offre des subventions et des prêts à faible taux pour favoriser la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie des plus démunis. Présente dans 76 des pays les plus pauvres, dont 39 en Afrique, l’IDA a positivement influencé la vie de 1,6 milliard de personnes. Depuis sa fondation, elle a financé des projets de développement dans 113 pays, avec un engagement annuel moyen de 21 milliards de dollars, dont la majeure partie est destinée à l’Afrique.