Selon le site Reactive Executive, le leadership autoritaire se caractérise par une forte autorité et une prise de décision centralisée à travers lesquelles le leader exerce un contrôle strict sur son équipe, prenant des décisions unilatérales. Si certains dirigeants d’entreprises interviewés par l’Économiste ont déclaré que le leadership autoritaire était nécessaire pour « maîtriser » des employés indisciplinés, arrogants et improductifs, d’autres par contre, ont fustigé le comportement dictatorial des chefs d’entreprises qui, selon eux, mettait les employés mal à l’aise.
Issa DA SILVA SIKITI
Le leadership autoritaire peut-il stabiliser l’entreprise ? « Selon moi, c’est oui », répond Razak, qui raconte sa propre expérience. « Au début, j’étais un chef gentil et ouvert mais j’avais vite remarqué que les gens profitaient de ma gentillesse pour semer la zizanie et faire du n’importe quoi au travail. Alors, pour en finir une fois pour toutes avec ce laisser-aller, j’ai dû adopter une attitude de chef de guerre et de dictateur africain qui sanctionne ses ennemis à la moindre faute. Ils ont vite compris que la recréation était terminée et les choses ont évolué. Le temps de leadership mou est dévolu ».
A en croire, Georgine, le leadership autoritaire est contreproductif et peut créer un sentiment de panique, d’insincérité et d’hypocrisie dans l’entreprise. « Si tu n’es pas là, les gens sont relaxés et travaillent normalement, dès que tu rentres, tout le monde devient calme et se met aux aguets comme une antilope qui a vu une lionne. Il faut tout simplement tenir des réunions régulièrement, au moins deux fois par mois, au cours desquelles tu vas rappeler chacun son rôle et sa mission dans l’entreprise ».
C’est fini !
Les experts de McKinsey soutiennent la théorie de Georgine et soulignent que le leadership autoritaire n’est plus un moyen efficace de faire avancer les choses.
« Pendant des décennies, la vision normative était qu’il y avait un temps et une place pour le leadership autoritaire. Les données précédentes tendaient à dire qu’être directif et exercer une pression de haut en bas sur les gens pour faire avancer les choses était nécessaire dans certaines situations et que trop peu était mauvais pour l’organisation. Cependant, les nouvelles données nous indiquent qu’il n’existe aucune situation dans laquelle les dirigeants doivent suivre la vieille maxime ».
« Faites-le parce que je l’ai dit », ont indiqué Aaron De Smet, Arne Gast, Drew Goldstein, Richard Steele, James Rappaport et Nicolette Rainone, dans un document de recherche publié la semaine dernière sur le site de McKinsey & Company.
Ces spécialistes exhortent les chefs d’entreprises à opter plutôt pour un leadership responsable et décisif.
« Le leadership responsable : « Les organisations qui mettent l’accent sur le leadership responsable sont deux à trois fois plus susceptibles d’utiliser un leadership efficace pour façonner les actions des personnes au sein de l’organisation et trois à quatre fois plus susceptibles d’être en bonne santé ».
« Le leadership décisif : « Les dirigeants doivent prendre les décisions et être en mesure de faire le suivi de ces décisions rapidement. Pour être clair, le leadership décisif n’est pas une refonte du leadership autoritaire ; les données montrent qu’ils sont très différents ».